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Vivien Philizot, Sophie Suma, Benjamin Thomas, Écologie des images, Collection Écologies visuelles, Éditions Deux-cent-cinq, Lyon, 2025, 275p [à paraitre].
✏︎ Pensé et écrit à six mains, en proposant de poser les bases d’une réflexion nouvelles sur une approche écologique et relationnelle des images, cet ouvrage ouvre la collection « Écologies visuelles ». Les trois chapitres de ce livre approfondissent les liens entre images et écologie à travers trois perspectives réflexives. Le premier aborde l’écologie par la vie des images, considérées comme une expérience de pensée et un projet écologique. Il explore cette idée à travers les figures médiatrices de l’animal, du robot et de l’extraterrestre, qui incarnent la différence et invitent à repenser nos interactions avec l’autre dans une approche pragmatique des images. En s’appuyant sur des travaux récents d’études cinématographiques américaines, le second développe une esthétique des interdépendances : les images sont un milieu où nous évoluons et des entités actives qui influencent notre rapport au monde. Toute esthétique devient ainsi une pensée écologique des interdépendances. Enfin, le troisième chapitre interroge les conditions d’une écologie queer des images sérielles face aux représentations conservatrices et aux binarismes. À travers les Queer TV Studies et l’écologie queer, il analyse comment certaines séries rendent visibles les maillages interespèces et la fluidité queer, soulignant la réciprocité transformatrice entre images, récits et sensibilités collectives.
Sophie Suma, Écologies visuelles de Los Angeles. De Reyner Banham aux séries contemporaines, Créaphis, Grane, 2023, 304p.
✏︎ Au cours du siècle dernier, la ville de Los Angeles est devenue le creuset des imaginaires visuels mondiaux. Épicentre des productions audiovisuelles américaines, Hollywood exerce son action à distance à l’échelle planétaire. L’excès de stéréotypes appelle un regard critique. Quels motifs récurrents composent alors les écologies visuelles de « LA » ? L’agglomération angeline, traversée de tensions sociales et idéologiques exacerbées, est aussi la scène de contradictions urbaines et environnementales. Inspiré par l’approche écologique de l’historien Reyner Banham, cet ouvrage étudie les motifs visuels dominants qui figurent les espaces physiques et sociaux de Los Angeles à l’écran. Il vise à identifier quelles sont les contre-visions imaginées dans certaines séries comme des alternatives à l’universalisme, comme des fictions émancipatrices de Los Angeles. Mais que savons-nous alors, à travers les séries télévisées qui la prennent pour objet, de Los Angeles et de ses habitants ? Existe-t-il une culture visuelle spécifique à ce foyer de représentations ?
Sophie Suma, Que font les architectes à la télévision ?, Collection Milieux, 205, Lyon, 2021, 84p.
✏︎ Ce livre revient sur la manière dont la télévision a participé à forger « l’image normale » de l’architecte masculin qui domine encore aujourd’hui le champ médiatique, et sur la nécessité de valoriser les femmes et les minorités pour investir d’autres représentations de l’architecte à l’écran. Il s’agit de détricoter le long processus par lequel les médias TV participent de la construction et de la cristallisation de cette figure médiatique dominante de l’architecte, et de remettre en question cette vielle habitude qu’ont pu avoir les journalistes de privilégier les hommes pour parler de certains métiers. Tout en rappelant que l’une des conséquences de l’invisibilisation est la discrimination ciblée.
Sophie Suma, Le Designathon. L’architecte et l’architecture participative à la télévision, L’Harmattan, Paris, 2020, 187p.
✏︎ Entre 1976 et 1984, l’américain Chad Floyd, alors architecte au sein de l’agence d’architecture de Charles Moore, imagine et organise les Designathons: une série d’émissions d’une heure rassemblant les architectes de la firme et les téléspectateurs pour réfléchir sur la ville. Dans ce projet, la proximité avec le public est de toute importance et se traduit par sa participation lors d’atelier de réflexion organisés dans plusieurs villes, mais également par l’exposition des architectes en train de travailler dans des vitrines ouvertes sur la rue. La scénarisation des architectes (dans des vitrines et à l’écran), l’ouverture des discussions collectives au sujet des aménagements urbains, s’inscrivent au sein d’une dynamique de sensibilisation et d’une pratique populaire et participative. À la suite d’une série d’entretiens avec Chad Floyd, ce livre propose de découvrir de quelle manière le Designathon a participé à la médiatisation de la pratique de l’urbanisme. Pourquoi ne se sert-t’on plus de la télévision pour sensibiliser le public à l’architecture ?
Lise Lerichomme, Sophie Suma (dir.), Regards sur le paysage urbain, La lettre volée, Bruxelles, 2022, 304p.
✏︎ Dans l’imaginaire commun, la notion de paysage demeure fermement attachée au monde rural. A contrario, il reste complexe de définir ce que pourrait constituer les paysages urbains dans une tradition intellectuelle française. À côté du townscape anglo-saxon ou du Stadtlandschaft germanique, un regard nouveau sur la ville se formalise au tournant du XVIIIe et XIXe siècles. Ce processus, auquel contribue l’émergence des sciences sociales et leur conversations avec les champs artistiques et littéraires s’intensifie avec le développement des imaginaires et des techniques de diffusion des représentations de la ville, que ce soit par la gravure, la photographie, l’imprimé à bas coût ou le roman populaire, puis par le cinéma, la vidéos et les modélisations 3D. Ces représentations des paysages urbains disent les usages comme les systèmes de dominations, la formalisation des paysages coloniaux autant que l’hégémonie du paysage-marchandise sans la ville capitaliste, mais aussi les paysages de loisir ou ceux façonnés par les revendications d’un droit à la ville.