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« Corps fluides et queerisation des mondes. Pour une écologie queer des images sérielles », Vivien Philizot, Sophie Suma, Benjamin Thomas, Écologie des images, Éditions Deux-cent-cinq, Lyon, 2025, Chapitre 3 [à paraître].
✏︎ Ce chapitre explore une écologie queer des images sérielles en interrogeant la manière dont certaines figures télévisuelles féminines incarnent des identités hybrides et transgressent les normes de genre, de sexualité et d’humanité. À travers une analyse iconologique des “corps fluides”, il examine comment ces représentations remettent en cause les dualismes nature/culture, humain/non humain et “normal”/monstrueux, tout en révélant des relations interespèces et technoscientifiques. Mobilisant les Queer TV Studies et les théories des écologies queer, l’étude met en évidence l’agentivité des images et leur capacité à redéfinir les concepts de nature et de reproduction en s’opposant aux récits hétéronormatifs et patriarcaux. En analysant des personnages tels que Xena, Dana Scully ou Ellie Williams, le texte souligne comment ces figures fictionnelles influencent les spectateur·rice·s et nourrissent des imaginaires alternatifs, produisant des écoqueer zones : des espaces de résistance où se jouent de nouvelles alliances entre humain·e·s et non-humains. En adoptant une approche relationnelle, ce texte démontre que les images sérielles du corpus étudié ne se contentent pas de représenter des mondes queer et écologiques, mais participent activement à leur création et à leur circulation, interagissant avec les discours militants, les critiques culturelles et les mouvements politiques contemporains. Le contenus de cet texte s’inscrit également dans le projet Gender Ecology TV Series / GETS (ACCRA UR 3402 – Université de Strasbourg).
« Hybridations humaines, végétales et fongiques. Nature queer et queerisation des images dans les séries », Études cinématographiques, Étranges Percepts, 2025.
✏︎ Dès le 19e siècle, la littérature foisonne de représentations végétales et fongiques monstrueuses. Des imaginaires colonialistes, modernistes et naturalistes croisent des visions écologistes, écoféministes et queer. En parallèle des premières plantes meurtrières issues des films Invasion of the Body Snatchers (1956), Little Shop of Horrors, (1960) ou The Day of the Triffids (1963), les séries télévisées opèrent une popularisation des phénomènes de proliférations fongiques ou végétales. À quelle esthétique avons-nous alors affaire ? Quel rôle tiennent ces images au regard des problématiques contemporaines impliquants le spécisme et diverses autres discriminations ou phobies des corps queer ? Comme thème récurrent depuis plus de 70 ans, il convient de relire l'évolution de ces hybridations corporelles dans les séries. Ces dernières étant désormais comprises comme un milieu moral et pédagogique, le texte qui suit explore une iconologie des motifs horrifiques impliquant les plantes, les champignons et les humains dans de troublantes incorporations dont les formes sont peut-être à mettre en perspective avec l’hypothèse queer de la nature. Le contenus de cet article s’inscrit dans le projet Gender Ecology TV Series / GETS (ACCRA UR 3402 - Université de Strasbourg). ➭ Plantacionocène - Écologie - Études de cultures visuelles - Queerité - Nature - Études de genre - Séries tv
« Images sororales dans les séries : du féminisme à l’écologisme », Savoirs en lien n°3, Sororité, 2025.
✏︎ Si l’on cherche aujourd’hui à comprendre en image les enjeux de la sororité, il y a de fortes chances pour que nous utilisions internet ou les plateformes de streaming afin de trouver des séries à regarder pour en apprendre davantage. Car, oui, les séries sont désormais comprises comme « des outils d’éducation » (Laugier, 2019), surtout pour les plus jeunes d’entre nous. Dans ce cas, la sélection renvoie en premier à Sex and the City (HBO, 1998-2004), Charmed (The WB, 1998-2006), Girls (HBO, 2012-2016), Orange is the New Black (Netflix, 2013-2019), Scream Queens (Fox, 2015-2016), Big Little Lies (HBO, 2017-2019), The Handmaid’s Tale (Hulu, 2017+), Good Girls (NBC, 2018-2021), ou à On the Verge (Canal+/Netflix, 2021) , Yellowjackets (Showtime, 2021+), Filles du feu (France 2, 2023), ou encore à Clashing Differences (ZDF, 2023), etc. S’ouvre alors une véritable culture visuelle de la sororité. Or toutes ces séries ne semblent pas égales dans leur définition esthétiques, narratives et conceptuelles de la sororité. Contrairement à ce que certaines de ces fictions nous montrent, la sororité ne relève pas de la camaraderie entre filles, de l’amitié, ni même d’un soutien ponctuel, et encore moins d’un féminisme opportuniste. Comme le rappelle bell hooks dans les années 1980, il s’agit plutôt de « solidarité politique », et de faire converger des intérêts communs, de s’accorder sur des valeurs partagées. Il est donc avant tout question de s’unir dans la diversité, et de croire en cette union malgré les différences de classes ou de races (hooks, 2017, 119-152). Et si la plupart de ces séries dépeignent la sororité comme tenant d’une relation entre humaines, d’autres fictions empruntant aux imaginaires écoféministes, comme Extrapolations (Apple+, 2023), Frontera Verde (Netflix, 2019) ou Abysses (ZDF, 2023), ont pu également étendre ce rapport emphatique aux non-humaines et à la Terre (Haraway, 2016). Que nous disent alors toutes ces séries de la sororité ? Et quelles images sororales présentes dans ces fictions pouvons-nous reconnaitre voire appliquer dans notre quotidien ? Dés lors que les séries sont envisagées comme des outils d’apprentissage, ce texte vise en creux à expliquer l’importance et la responsabilité de ces images sororales, pas si fictionnelles… Le contenus de cet article s’inscrit dans le projet Gender Ecology TV Series / GETS (ACCRA UR 3402 - Université de Strasbourg). ➭ Sororité - Écologie - Études de cultures visuelles - Écoféminismes - Études de genre - Séries tv
« Formes multiples de la natures à l’écran », archifictions, n°3, Natures, 2024. ⚐ Écrit en collaboration avec Mike Zimmermann
✏︎ Alors que les questions environnementales sont au cœur des préoccupations contemporaines, les fictions audiovisuelles traitant d’écologie ne cessent d’affluer sur les écrans. En effet, depuis le début du siècle dernier, plusieurs films et séries de genres environnemental, écologique et expérimental prennent « la nature » comme sujet. Que cela soit dans un registre paysager, bucolique, dans une perspective morale, militante, sous le signe de la catastrophe imminente, ou de la transformation la Terre, les animaux, les mondes végétaux, minéraux, et humains accusent des ravages épouvantables causés par les industries capitalistes. La nature prend alors plusieurs formes. En tenant compte des nombreuses découvertes issues de la philosophie environnementale, de l’écologie profonde, ou de l’anthropologie qui ont déjà défini et redéfini le concept de nature, ce troisième numéro d’archifictions propose de s’intéresser spécifiquement aux diverses figures de la nature retrouvées dans les films et les séries de fiction, dans le cinéma expérimental et documentaire. À partir de ces images, il s’agit alors de distinguer les rapports, culturels, symboliques, spirituels et historiques imbriqués, que les humains entretiennent avec la nature. ➭ Nature – Écologie – Études de cultures visuelles – Postnaturel – Séries tv – Film
« Femmes de sciences à l’écran. De l’Effet Matilda à l’Effet Scully », DAM n°5, 2023.
✏︎ De récentes études montrent que la figure de la femme scientifique à l’écran et dans les médias est encore minoritaire et manque de visibilité. Dans le sillon des études visuelles et des feminist media studies, il est donc ici question de s’intéresser aux images fictionnelles des femmes de sciences. Alors qu’elles n’accèdent encore que très difficilement aux grandes récompenses et qu’elles assistent le plus souvent leurs collègues masculins, quelles représentations de la femme de sciences circulent alors dans les médias ? Plus précisément, il convient d’examiner l’évolution des personnages scientifiques féminins dans les séries depuis 1993, l’année où elles semblent sortir de l’ombre (The X-Files, FOX, 1993). L’étude de plusieurs productions audiovisuelles peut ainsi permettre d’identifier de quelles manières la culture scientifique et ses représentants sont montrés à l’écran, et expliquer du même coup en quoi la figure du scientifique est un objet encore trop masculin de la culture visuelle. En dernier lieu, il s’agit de mesurer l’influence potentielle de ces images dans la construction d’imaginaires inclusifs en soutenant l’hypothèse que dans le champ des représentations, l’Effet Scully peut ralentir l’Effet Matilda. ➭ Femmes de sciences - Études culturelles - Feminist media studies - Séries tv